29-03-2024
 
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LOTTE EISNER - UN LIEU, NULLE PART.
documentaire, HD, couleur et n/b, 59' - 2020 

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sélections :

Mémorial de la Shoah, Paris 2023
Sound of Silent, Festival International du film muet de Chartres, 2023

shortlisted for the Focal Awards 2022

Festival La Rochelle Cinéma, 2021
Il cinéma ritrovato, Bologna 2021
IndieLisboa 2021
Athens International Film Festival 2021
Festival International sur l'Art, Montreal 2021


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résumé

Lotte Eisner (1896-1983) était une des personnalités les plus fascinantes du siècle passé. Peu connue du grand public, l'auteur du célèbre "Écran démoniaque" et conservatrice en chef de la Cinémathèque Française était pourtant admirée par Fritz Lang, Murnau, Stroheim, Sternberg, Chaplin, Renoir, mais aussi par Brecht, Man Ray et, plus tard, Herzog et Wenders, Godard et Truffaut. Pourchassée par les Nazis, refugiée en France, elle était une éternelle exilée. Dans sa vie, l'histoire du cinéma et l'Histoire (du vingtième siècle) se croisent et se recoupent, s'éclairent mutuellement.

 


Figeac, l'hiver 1941. Un village dans la France occupée. Sous le faux nom de Louise Escoffier, une refugiée juive allemande, Lotte Eisner, range dans un château abandonné des trésors du nouvel art cinématographique allemand, russe, américain que Henri Langlois, le fondateur de la Cinémathèque Française, y a cachée des Nazis. La neige tombe sans cesse. Dans le froid ses ongles se cassent. Elle est seule. Quelques semaines auparavant elle s'est enfuie du camp de concentration de Gurs, échappant ainsi à la déportation certaine à Auschwitz. Parmi les bobines de films sauvées, elle trouve "Le Dictateur" de Chaplin. Pour un instant sa vie, l'histoire du cinéma et l'Histoire (du vingtième siècle) se croisent et se recoupent.

En partant de cette première image dans ce château isolé, nous suivons dans un récit fragmenté et asynchrone les différentes étapes de sa vie. Son enfance dans la bourgeoisie juive assimilée de Berlin; son oeuvre comme influente critique du cinéma pendant les années folles (1920); la persécution par les Nazis et son émigration en France (alors qu'une partie de sa famille restée est assassinée à Térézin); son amitié pour Henri Langlois avec lequel elle construit le musée du cinéma, collectionnant films et objets dans le monde entier. La Cinémathèque Française restera sa seule véritable patrie jusqu'à la fin de sa vie. Truffaut, Godard... la Nouvelle Vague; sa découverte, enfin, du Nouveau Film Allemand qu'elle soutient et légitime comme seule autorité morale reconnue après la guerre. Elle en devient la conscience et l'inspiratrice.

La narration reflète dans l'angle de sa cinéphilie les multiples facettes d'une femme courageuse, ballotée entre deux identités, qui résista à la barbarie en consacrant sa vie au seul cinéma et écrivit "par nostalgie" de sa patrie engloutie. Un montage poétique et inventif des images glanées pendant un long voyage sur les lieux décisifs de sa vie, des rares archives filmées avec elle, des nombreux extraits de films muets expressionnistes et, comme dans un miroir, des scènes du Nouveau film allemand dont Lotte Eisner situait les racines respectives dans le Romantisme allemand, reflètera les intersections entre vécu, représentation, cinéma et histoire tout au long du siècle passé. Pas d'interviews avec des "spécialistes", peut-être des rencontres avec ceux qui ont été vraiment concernés. Werner Herzog, par exemple, qui marcha 800 km à pied quand il savait la vie de Lotte Eisner en danger. Une recherche de traces. Par les images. Plus actuelle aujourd'hui que jamais.

Avec cette "Eisnerin" Timon Koulmasis et sa monteuse ont réussi quelque chose de magnifique. L'attitude du film vis-à-vis de Lotte Eisner, le choix des documents, la manière de recueillir notre parole - nous, à l'époque jeune cinéastes -, créent un portrait sensible et rare.


Volker Schlöndorff



On a rarement vu un documentaire sur le cinéma faire un usage aussi intelligent des images. En mélangeant subtilement les interviews de Lotte Eisner aus images d'archives et aux extraits de films, mais aussi en superposant la fiction à des paysages réels et tragiques le réalisateur fait surgir des correspondances sidérantes.

 

Anne Dessuant, Télérama 17/2/2021



Le simple déroulé de sa vie, entre le Berlin des années folles et le Paris cinéphile, entre tournages de film mythiques et rencontres avec les créateurs, aurait suffi à faire un documentaire intéressant. Mas ce qui le rend original, c'est ausse la manière dont Timon Koulmasis fait se télescoper, en un formidable montage, des extraits (de films) avec des actualités berlinoises d'époque.

 

Alain Constant, Le Monde



L’histoire du cinéma, comme une fresque à dessiner, est remplie de personnes méconnues mais qui par amour pour cet art, ont fortement contribué à son rayonnement. Lotte Eisner en fait partie. Timon Koulmasis dresse (son) portrait.

Les Inrocks


Lotte Eisner - Un lieu, nulle part est un film de cinéma au sens le plus magique de la re-naissance en 2020 du cinématographe. Je n'y ai vu aucune archive sinon celle de la parole des témoins-parleurs de Lotte. Mais j'ai vu à la fois l'âme documentée de la tragédie allemande à travers le meurtre nazi de son cinéma  et la "Stimmung" de l'écriture cinématographique de Timon Koulmasis réanimant le corps meurtri du cinéma d'amour.

Ce qu'on nomme communément "archive", je l'ai vue soudainement disparaître pour faire place au corps à corps de l'image et de sa transparence pelliculaire, donnant naissance à cet habitat luminescent de l'âme de l'amante du cinéma (Eisner).

Tel un anti-souvenir du passé, le cinéma de Timon Koulmasis se présente au futur de toute mémoire vivante: quand l'image réalise l'émulsion de l'image pour suivre l'épreuve émouvante du poétique qui la porte  en suspension de toute représentation. Ainsi Lotte Eisner devient non miscible avec toute image d'elle pour devenir cette femme solaire, surexposée d'amour.

Philippe Tancelin, poète-philosophe



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 avec   Werner Herzog, Volker Schlöndorff, Wim Wenders
Martje Herzog, Laurent Manonni, Bernard Eisenschitz
     
 scénario, réalisation
  Timon Koulmasis
 montage   Aurique Delannoy
 image   Rüdiger Kortz

 son   Holger Jung
 musique   Ernst August Klötzke
 producteurs   Ilona Grundmann, Christophe Gougeon
 production   Ilona Grundmann Filmproduktion, acqua alta,
zdf/arte, HessenFilm, ORF Weltvertrieb,
ciné +, CNC, Procirep-Angoa,
Fondation pour la Mémoire de la Shoah




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